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 Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]

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Amaranth Sinister
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Amaranth Sinister


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MessageSujet: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeDim 8 Nov - 14:01

Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Parfum-1

De l'essence d'un parfum

écrit au fil de la plume une fois rentrée chez moi, nevermind.



    J'ai toujours eu un nez sensible, tant aux mauvaises qu'aux bonnes odeurs. J'ai toujours eu un goût particulier, tant pour les bonnes que les mauvaises choses. J'ai toujours poussé ma curiosité, musicale, littéraire et maintenant olfactive jusqu'à ses limites. Si j'avais cru pouvoir rencontrer une telle odeur dans ma vie, je crois que je n'aurais pas pu attendre d'avoir seize ans pour atteindre cette perfection. Avez-vous déjà essayé, une fois dans votre vie d'écouter un morceau, un extrait de symphonie ou bien simplement une chanson les yeux fermés? Avez-vous déjà vu, devant la musicalité des images que vous transmettent ces parcelles de chefs d'œuvre des choses que vous n'auriez jamais même soupçonné pouvoir entrevoir dans votre imaginaire? Je crois qu'il n'y a pas de mots pour décrire cette odeur qui m'hypnotise, m'endort et me réveille tout à la fois.

    J'ai essayé en parfumerie un tout bête échantillon de parfum, un parmi d'autres après tout. Je l'ai réessayé, et j'en suis restée pantoise. Une odeur me submerge d'abord, celle d'un alcool doux, et léger comme une brise à peine prononcée, puis une quantité d'autres m'envahit, me submerge. Une odeur de violette, d'abord si peu présente qu'on la croirait lointaine, puis plus prononcée alors que les gouttelettes de parfum sèchent, accompagnée de caramel, d'un peu de cannelle et de ... oh, d'un doux parfum de rose, de fleur. Je ferme les yeux. Je vois une forêt, et des personnages mythiques qui évoluent autours de moi. Je vois une église et son bénitier, je vois le mouchoir d'une amoureuse laissant son chevalier partir en guerre, je vois le rouge à lèvres d'une jeune fille qui s'aime.Je vois une fenêtre grande ouverte sur le monde, je me rappelle tous ces livres de que j'ai pu lire. Le Dernier Elfe, Bartimeus, Ewilan, et puis mon esprit dérive... le Parfum...

    J'ouvre les yeux. Il faut que j'achète un livre. Il faut que je me procure ce parfum. Je rentre chez moi avec les Hirondelles de Kaboul sous le bras ainsi que la trilogie de Bartiméus. J'ouvre la boîte de mon parfum. Nouvelle surprise. Je reste stupéfiée, une nouvelle fois. Je savais que Van Cleef & Arpels étaient, avant de se lancer dans la parfumerie, des diamantiers... Mais jamais je n'aurais pu croire qu'une telle finition, qu'un tel soin et une telle créativité seraient apportés à un bouchon de flacon de parfum. Je reste sidérée, Féérie est un nom parfait pour cet orgasme olfactif et visuel...
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Hermia Métraton
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeDim 8 Nov - 14:32

Ca donne envie de le sentir ton parfum! J'ai porté du VC&A à un moment, c'était "printemps". Et j'adore la trilogie de Bartiméus <3
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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Poupée Macabre   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeVen 13 Nov - 23:05

Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Illu2

Poupée Macabre
"La liberté s'allume dans les Ténèbres"
[Nicolas Berdiaev]


    La douleur était lancinante, la lançait tout du long de l'abdomen pour se répercuter à la manière d'une vibration sur un gong dans tout ses membres, dans toute sa chair. Elle tremblait. Oh, elle n'avait pas froid non, malgré le mois de Novembre qui était maintenant bien avancé, Mina ne tremblait que de haine, une haine dévorante qui lui retournait les tripes.
    Tapie au fond de son lit, son écharpe remontée jusqu'aux yeux, elle observait de son regard bleu cet astre qui la narguait du haut de son ciel. Elle l'avait guettée tant de temps... elle ne savait plus maintenant à quand pouvait bien remonter sa dernière nuit de sommeil, son dernier rêve sans cette maléfique boule argentée partiellement cachée par les nuages. Elle la craignait, elle la haïssait, elle la redoutait. Elle avait peur. Sa couverture ne cachait de son corps nu qu'une maigre partie de ses cuisses, sa fenêtre était ouverte, grande ouverte sur l'extérieur du château, elle n'attendait qu'une chose : sauter. Sauter et fuir ce dortoir où les gorges fraîches et odorantes de ses camarades l'attendaient.

    Un premier hurlement lupin retentit à l'extérieur, elle tendit l'oreille. A pas furtifs, elle se déplaça jusqu'au lit de Arwen dont le corps, cassé par le sommeil, apparaissait comme celui d'un pantin sans vie. Les doigts fins de la jeune fille se posèrent sur sa joue, le long de son cou et sur ses lèvres, elle se pencha pour coller son front contre celui de cette petite créature qui avait eu le malheur de la vouloir comme grande sœur. Grande sœur, foutaises! D'un geste hargneux, elle déchira le drap de son lit sur toute sa longueur, son regard à présent émeraude se tourna vers la fenêtre. Bingo. L'astre de son malheur apparaissait parfaitement rond à présent, la douleur s'amplifia, elle gémit de douleur, ne devenant plus qu'une boule de cheveux blonds et de souffrance.

    Le silence.


***

    Une main surgit de sous le lit, une main monstrueuse. De longs doigts féminins ornés de bagues mais plus poilus qu'un torse de troll cherchent à taton sur le parquet du dortoir, quelque chose... La lumière se fait, la créature sort de sous le lit. Grande d'un bon mètre quatre-vingt, on devine dans ces formes animales une sensualité toute animale, l'être respire le danger, le prédateur, il respire l'envie insatiable de détruire, de tuer.

    Arwen ouvre un œil et le referme. Mina n'est plus. La fenêtre béante laisse entrer la brise nocturne, une longue trainée odorante s'engouffre dans la chambre tandis que quelques mètres plus bas le coup sourd de la chair sur du métal fait écho au hurlement d'un loup égaré dans la forêt. Mina n'est plus, elle erre. Ses pattes lupines pataugent dans la boue fraîche de la tombée de la nuit, elle court à s'en casser une patte, grognant furieusement après tout ce qu'elle rencontre, homme, animal, arbre ou bien simple obstacle qui l'empêcherait de rejoindre celui qui l'attend, à l'autre bout de cette forêt. D'un bond elle se propulse, s'accroche à un arbre et détale à travers les cimes de l'ancestral bois de Poudlard. Elle a faim. Ses griffes arrachent de longs morceaux d'écorce aux chênes démunis, elle tombe, s'écrase, trébuche et se heurte à une pierre. Douleur, faim, et ridicule.Un rire particulièrement désagréable lui fait relever la tête, elle se redresse, très digne. Cette odeur ne saurait la tromper. Du bois pourris, suintant d'humidité, des feuilles mortes, et cette entêtante odeur de sang, de chair et de luxure. Un sourire étire ses lèvres monstrueuses."Salem." Accroupi à côté de la carcasse puante d'un cerf égorgé, il rit. Jolie chute ! Elle l'ignore, rien ne lui importe plus que de le voir, s'il se moque alors tant pis, elle a faim, oh, tellement faim. D'un regard il lui accorde sa pitance, elle bondit et saisit le cadavre de cerf à la gorge, déchire son poitrail, le dévore, le lacère, se goinfre dans un concert de couinements de viande crue et de giclements de sangs. Salem, sans lui, Arwen aurait été la bête. Les mains entachées de sang jusqu'aux coudes, elle se redresse, cette diablesse au visage poupon. Son sourire ne laisse rien présager de bon. Silence, la forêt se tait. Pas une feuille, pas un animal ne bouge, seul au loin s'entend un combat d'une violence inouie. Un arbre tombe, une femme hurle, un monstre jappe. Plus rien.


***


    Le soleil se lève lentement au dessus de la Forêt interdite, éblouissant de ses rayons une petite clairière déserte de tout animal. Un corps blond y est vautré, son écharpe comme seule protection, il git là, la tête posé sur l'arrière-train d'un cerfs éventré, les bras enroulés autours d'un autre corps blond. La jeune fille s'éveille, bâille et s'étire, attirant le sourire de son compagnon de nuit. Son visage poupon et innocent fait face au merveilleux Hélios. Son regard océan se perd dans celui de feu son repas, elle sourit de dégoût. Mina est de nouveau Mina.

    Mina recommencera à attendre la pleine lune.


Dernière édition par Amaranth Sinister le Ven 20 Nov - 23:00, édité 4 fois
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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeVen 13 Nov - 23:18

Excusez-moi du double post, je réponds à Hermia ^^"
Désolée, je n'avais pas vu que tu avais commenté ce texte ^^
Je n'ai pas senti d'autre parfum de Van Cleef et Arpels, mais s'ils sont tous sur ce modèle-là alors ça doit être un véritable délice ^^. Sur Féérie c'était vraiment un énorme coup de coeur, un "coup de muse" comme dirait mon prof de musique, ça te donne envie d'écrire, de dessiner, de jouer, bref de C-R-E-E-R. Je suis contente que tu aies apprécié la lecture, je me demande toujours si j'arrive à restituer une certaine ambiance à travers ces petits écrits ^^
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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeJeu 19 Nov - 18:09

Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Discordia

J.e.n.e.v.o.u.s.a.i.m.e.p.a.s


Le mépris est la forme la plus subtile de la vengeance.
---------------------- [Baltasar Gracian Y Morales]



    Le mépris est le mot, après cruauté et trahison, que tu préfères le plus. Cette douce saveur salée-sucré, ce frisson qui te monte le long de la colonne vertébrale, puis ce goût amer, cette grimace qui s'impose sur ton visage, ces tremblements de supériorité qui te gagnent, tu passes par du rouge au blanc, pour revenir inlassablement au rouge. Tu as le mépris colérique, mais tu aimes ça. Tu méprises tous ces gens, tous ceux que tu croises, jugés en un regard, en un instant sans jamais avoir la chance de se rattraper. Tous ces inconnus que tu lis en riant, de la médiocrité de leurs pensées, de leurs langues, de tout ce que tu juges essentiel pour un être humain. Tu les méprises parce qu'ils sont pour toi en dessous de ce que tu vises, en dessous de l'humanité telle que tu la conçois. Tu as le mépris sélectif, selon son nom, sa façon d'être, ou bien simplement les propos qu'il tient, tout est bon pour déployer les ailes noires de ton dédain. Et pourtant, tu ne veux pas changer. Parce que tu sais, oh oui tu sais qu'ils sont inférieurs, tellement petits, petits petits, ces gens qui tentent de t'atteindre par des remarques qui n'effleurent même pas ton cœur gonflé d'orgueil. Tu ne leur en veux pas, après tout tu provoques cette agitation, à l'image d'un coup de pied dans la fourmilière, et tu te complais, du haut de ton fléau, à observer les bassesses humaines. Tu te ris du mensonge, tu ne le crains plus, tu te moques de l'orgueil des autres.

    Toi, tu sais que tu l'es, et tu ne veux pas changer, tu sais que tu joues le rôle de la discorde, que dans ton sillage se dressent conflits et disputes, eux ne se rendent pas compte. Alors, dans tout ton mépris tu te convertis en martyr, tu ploies sous les qualificatifs qu'on te donne, tu supporte toute cette haine réciproque, tu voudrais même accepter d'être nommée responsable de la faim dans le monde s'ils pouvaient t'en montrer plus, plus. Tu sais que pendant qu'ils se liguent contre toi, ils ne se liguent plus les uns contre les autres. Il leur faut un ennemi commun pour ne plus qu'ils se divisent. Tu éloignes les amis et rajoute de l'huile sur le feu, ranime la braise de ces conflits, peu t'importe, puisque après tout tu ne les connais pas. Tu te cherches. Tu te demandes ce qu'il se passe, est-ce que tu te cherches des excuses pour semer le chaos? Est-ce que au contraire c'était là ta première pensée? Shooter dans la fourmilière et faire face à ceux qui le veulent. Tu te demandes d'où te vient ce courage, peut-être est-ce parce qu'ils ne sont que des hommes? Des hommes avec un petit "h". Qu'est-ce que tu peux détester ce genre de primates phallocrates. Depuis que tu es née tu en as vu partout, et pourtant tu les méprises un peu plus chaque jour, tu sers les poings quand ils sont faces à toi, mais une fois qu'ils ne sont plus qu'une série d'octets, tu lâche la pression. Est-ce que c'est parce qu'ils on l'autorité que ce mépris écrasant te prend le cœur et t'enserre les tripes à t'en étouffer? Non, tu sais que le problème ne vient pas de là, tu supportes très bien l'autorité, surtout quand elle est... "participative". Ça y est, maintenant tu t'en souviens? Partout où tu passes l'autorité plie, et finalement on te remet l'autorité, est-ce que cela vient de là? Tu n'en es pas sûre, mais tu en doutes fortement. Quel est le problème alors? D'où vient ce plaisir inconcevable qui te gonfle le corps quand tu agrandis encore un peu le gouffre entre les autres et toi?

    D.i.c.t.a.t.u.r.e

    Ça y est, tu comprends pourquoi tu ne peux t'empêcher de les haïr.

    R.e.m.i.s.e.e.n.q.u.e.s.t.i.o.n


    Tu comprends pourquoi tu te sens tellement supérieure à ce ramassis d'imbéciles.

    O.u.v.e.r.t.u.r.e.d.e.s.p.r.i.t.


    Tu sais ce qui te dérange, à présent. Ne vaudrait-il pas mieux abandonner? Laisser tomber et rester en haut de ton trône. "Your Kingdom is Doomed." Tu chûtes, petite Eris, tu tombes et tu chois, tu te perds dans les méandres de... ta jalousie? De ton manque d'affection? De ton isolement? Tu comprends, maintenant, ce mépris qui t'éloigne de tout le monde est une carapace. Une épaisse carapace, et tu le sais, regarde comme tu te sens libérée. Trahison, remise en question, mépris. N'est-ce pas parce que tu veux que tout fonctionne comme tu le veux, où tu le veux quand tu le veux que tu pousse ainsi à bout de nerf ces gens? Trop mous, trop lents, trop divisés. Tu les insultes, tu leur fais comprendre que tu ne les aime pas. Et ils en sont piqués dans leur orgueil, se bougent, prennent le défis comme quelque chose de personnel, se liguent contre toi et font de leur mieux. Mais tu t'en fiches, tu ne les connais pas. Tu les ignores royalement, tu sais ce que tu veux, tu sais ce que ça produit, et tu t'en contentes. Dans ton sillage, ce sont tous ces boulets qui te tiennent attachée à la bassesse de tes querelles. Tu les abandonnes un à un, ne cherchant pas le pardon, mais le résultat.Tu aimes la figure que tu donnes, tu dois être masochiste. Ou bien totalement dérangée.

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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeMar 24 Nov - 21:44

Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] MadouceAgla
Ma douce Aglaë
L'expression "mort naturelle" est charmante. Elle laisse supposer qu'il existe une mort surnaturelle, voire une mort contre nature.
--------------[Gabriel Matzneff]

Du haut de sa tour d'astronomie, il contemplait le ciel. Son télescope reposait tranquillement à côté de lui, posé comme un objet précieux sur son coussin rouge d'où sortait déjà des moutons de mousse. Il frissonna, le temps n'était pourtant pas glacial en cette période de l'année, mais il avait froid, oh, tellement froid. La tour était minuscule, très haute mais ridiculement étroite, des étagères de bois recouvraient du sol au plafond les murs de livres, dans un coin reposait un canapé de boudoir vert émeraude qui, à la lueur de la lune, renvoyait alentours des reflets hostiles. Il ne s'y attarda pas, son regard se posa sur la montre à gousset qui se balançait lentement sur sa robe de velours pourpre. Minuit pile. Elle allait venir. Sa longue barbe tombait en cascade sur son torse maigre de vieillard qui avait déjà faire son temps. Quel âge avait-il au juste? Il ne comptait plus les années qui le séparaient de sa naissance, et cela faisait bien longtemps à vrai dire qu'il en avait perdu le fil. Un courant d'air s'engouffra bruyamment par la fenêtre d'observation, un craquement sec d'une latte de parquet brisé le fit frissonner. Il se pencha.

Des centaines de lueurs rougeâtres parvenaient du bas. Fourches et pelles levées, les paysans hurlaient "Mort au sorcier! Mort au sorcier!" Mort au sorcier. Pauvres cafards sans cervelle. S'il l'avait voulu il aurait pu d'un simple sort réduire ce tas de vermine à un petit paquet de cendres. Il n'en fit rien. Elle était là. La frayeur perlait le long de ses tempes, ses vieilles mains tachetées de mort tremblaient, il fit lentement volte-face. Elle était là. Assise nonchalamment sur le canapé, elle le fixait, ce sourire aux lèvres. Ses yeux vert autrefois si vifs se fondaient avec l'atmosphère, luisant à la manière de ceux d'un félin. Sa peau, si blanche de son vivant, n'était à présent plus que de la couleur du lait, du marbre, du cadavre. Seule sa chevelure rousse en bouclée demeurait, elle était magnifique. Tellement belle dans sa mort, son Aglaë. Le vieux mage se surprit à s'attendrir, d'un geste très noble il s'assit sur le petit fauteuil près de la bougie. Le silence se fit.

Un bruit métallique retentit, une fourche venait d'atteindre la porte d'entrée de sa demeure. Ils n'allaient plus tarder.

"Ils ne comprennent pas, n'est-ce pas?"

La belle endormie venait d'entrouvrir ses lèvres bleutées, répandant en écho cette phrase qui fit battre le sang du mage à l'envers. Il serra ses doigts crochus sur son accoudoir, acquiesçant d'un pouvoir.

"Je suis heureuse."

Dans une volute sensuelle de fumée, le corps du boudoir s'évapora, ne laissant qu'une lourde atmosphère de regret planer dans la tour d'astronomie. Heureuse. Morte et heureuse, quel paradoxe. Le mage humecta ses lèvres trop sèches, claquant sa langue contre son palet. Il se sentait mal, oh, tellement mal.

"En un sens Maaz, tu m'as bel et bien rendue immortelle..."

Le ton des gouttelettes blanchâtres devint ironique, un petit rire mutin se faufila le long des murs. A présent, Maaz avait trop chaud. C'était une erreur, une regrettable erreur. Lui qui n'était qu'un vieil homme avait fait l'erreur de convoiter une si belle femme, la femme d'un seigneur, d'un très haut seigneur, et il n'avait réussi qu'à réduire sa vie à néant. Le rien. Le vide. Comment pouvait-elle rire de sa mort? Il suintait l'effroi. Son esprit se brouilla alors que l'ectoplasme reprenait place auprès de lui, assis en tailleurs sur le tapis. Elle le fixait. De ces yeux si doux, de cet air accusateur et tellement innocent. Pauvre petite Aglaë. Qu'était-il?

"Je suis un monstre Aglaë."

Sa voix tremblait, il avait à présent les larmes aux yeux. Son corps se renversa en arrière, il ferma les paupières pour ne pas voir cet être de douleur devant lui. Aglaë... Il l'avait connue alors qu'elle n'avait que quatorze ans, elle était déjà promise au seigneur Tijiin, et lui était déjà mage à la cour. Elle avait commencé par l'épier, des coups d'œil de côté, des sourires malicieux, et lui par la mépriser. Qui était-elle? Jeune fille respectable d'une famille respectable qui respectait la tradition de se trouver un respectable maris. Elle était forcément quelqu'un qui montrait un irrespect total envers ces vieux sorciers rabougris qui servaient son époux. Puis, elle était venu le voir, cette petite gamine haute de quinze ans l'avait soufflé. Son sourire l'enjôlait, son regard l'hypnotisait. Elle avait eu des gestes fluides et des paroles frappantes. "Vous pratiquez la magie n'est-ce pas?" Oui. "Apprenez-moi." Non. Là avait commencé ce cauchemar, ce rêve tellement dangereux qu'il avait tant redouté. Jamais il n'avait voulu d'elle, non, toujours il l'avait ignorée, puis il l'avait désirée, au point de ne plus une seconde se séparer d'elle. Elle le suivait partout. Depuis son laboratoire jusqu'à la porte de ses réunions secrètes tenues avec Tijiin, partout où il demeurait elle était. Excédé par ce comportement, il avait cédé. Elle était devenu à seize ans son apprentie.

Maaz était une personne complexe. Un solitaire taciturne et misanthrope à ses heures. Il était d'une humeur maussade et d'un cynisme acide qui repoussait bien des personnes, et pourtant Aglaë encaissait sans rien dire, disant oui à tout. A tout? A tout. Au fil du temps, il s'y attacha, à cette petite gourde qui lui trainait dans les pattes, elle devint une connaissance proche, puis.. une amie? Mais elle restait la femme de Tijiin, et ce simple nom lui restait à présent comme un goût amer dans le fond de la gorge.

Le visage de Maaz s'affaissa, il grimaça comme pour pleurer.

La petite Aglaë était attendue comme le messie par le seigneur Tijiin. Ainé d'une famille noble, et dernier homme de sa branche, il devait assurer la descendance de sa nation, et sa nouvelle épouse, jeune, fraîche et fertile était la personne qu'il lui fallait. Un soir, Aglaë était entrée en pleurs dans le laboratoire de Maaz. Sa robe était déchirée, sa coiffure défaite et sa lèvre fendue, elle portait sur son visage tout le poids d'une terreur récente. A peine le vieux mage avait-il ouvert sa porte qu'elle s'était jetée à son cou, pleurant à chaudes larmes toute la frayeur qui lui emplissait le ventre. Elle n'arrivait pas à être enceinte, et sa mort était proche. Éliminer la vermine, telle était la politique de Tijiin, tout ce qui ne lui servait pas était superflus, et le superflus devait être éliminé. Aglaë avait peur, tellement peur, il pouvait encore sentir ses tremblement de haine mêlée d'impuissance entre ses vieux bras. Ils étaient restés des heures ainsi, lui une statue de marbre, elle une poupée de larmes. Lorsqu'enfin elle s'était décemment calmée, elle avait reculé, le nez rouge et les yeux tristes, si tristes.

"Je ne pouvais pas donner le monde Maaz, j'étais de toutes façons condamnée."

Le vieux mage rouvrit les yeux et la contempla un instant, cette fille, cette femme fantomatique qui tentait de le toucher de ses doigts translucides. Il frissonna et se pencha à sa hauteur, comme si la chaleur de sa bien-aimée pouvait encore le réconforter. Lui, le tueur, lui, l'assassin, lui, le traitre à la couronne, l'ennemi public, le sorcier maléfique. Elle passa ses doigts en travers de sa barbe, y laissait quelques gouttes de vapeur. Le regard gris de Maaz se posa tristement sur cette âme tourmentée. Elle était condamnée, et elle l'avait su dès lors que son maris avait cherché une nouvelle prétendante. Le vieux mage ne savait pas comment c'était arrivé, ni même pourquoi il s'était entiché d'une telle ingénue, mais au plus profond de lui résonnait encore cette peur sourde : la perde. Il n'avait pas eu de coup de foudre, pas ressenti d'attirance folle pour elle, non, cela s'était fait seul. L'amour lui était tombé sur les épaules au moment où il en avait le moins besoin. Ils auraient pu fuir. Mais Tijiin les aurait retrouvés, et laisser un pays sans défense pour le cœur d'une dame ne plaisait pas à Maaz. Ils avaient dû trouver une solution de secours.

"Vouloir te faire échapper à la mort était une grossière erreur ma douce. Au lieu de mourir des mains d'un être qui te hait, tu as trépassé sous celles d'un amant."

La rendre immortelle. Quelle idée stupide il avait pu avoir ! C'était une opération difficile, un odieux pacte avec le diable, la création d'une immonde créature. Immonde, mais éternelle. Une succube. Maaz n'était pas un enfant de cœur, mais il n'était pas non plus un adepte de la magie noire, et sacrifier un agneau aux cornes de Satan le rebutait un peu, tout de même. Toutefois, une jeune fille offerte au Malin ne pourrit pas en Enfer, si elle a déjà été défleurée. Il tombait sous le sens qu'Aglaë n'était plus pure, et qu'elle allait devenir une dévoreuse de tripes. Une succube. Dans sa confiance aveugle, il ne lui avait pas demandé. Il aurait dû. Elle n'était plus là pour le mettre en garde. Sa pure petite Aglaë, son Aglaë encore vierge de tout homme n'était plus là. Et c'était sa faute. La faute d'un immonde sacrifice égoïste. Satan serait content. Maaz vivrait de gloire et de richesse pendant cinquante ans. Voulait-il de cette gloire? La vie n'était plus rien sans cette douce femme aux boucles soyeuses. Sans son petit corps chaud appuyé contre le sien, imposant et vieux, fatigué.

"Mort au sorcier, MORT AU SORCIER!"

Les bruits se faisaient plus pesants, plus bruyants. Des fourches et des torches par dizaines étaient lancées dans son jardin. Un bûcher se dressa petit à petit. Son heure était venue. Satan serait content. Son allié le rejoindrait bientôt. Maaz se leva de son fauteuil en soupirant, une boule au creux de la gorge.

"Viens-tu me rejoindre, Maaz?"

Du haut de ses vieux os, le respectable mage s'assit sur le rebord de sa fenêtre, il tremblait. Sept-cent quatre-vingt dix-neuf ans. Il se souvenait à présent du temps qu'il avait passé sur cette terre. Que n'aurait-il pas donné pour pouvoir glisser quelques unes de ses années en Aglaë. La faire vivre un peu plus, profiter de son sourire, de ses gestes maternels et tellement maladroits. Aglaë n'était plus. Il était un monstre. Ses pieds appuyèrent sur la roche du mur de la tour, il se pencha en avant. Le monde bascula. La chute était lente. Sa tête lui tournait, ses vieux os grinçaient, et Aglaë aux larmes brillantes glissaient dans les airs à ses côtés. La chute était brutale. Ses os se brisèrent. Les flammes le dévorèrent dans le hola horrifié des paysans. Crier la mort était téméraire, l'affronter était ignoble. Dans un hurlement d'agonie, Maaz leva son bras vers le ciel. Et s'éteignit.

Les flammes rougeoyaient devant la tour du mage. Un murmure se répandit en une bourrasque qui fit siffler l'herbe. Dans un fin filet de fumée blanche, une âme s'éleva. Son Aglaë était de nouveau avec lui. Il sourit dans toute sa douleur et étreignit son agneau du diable. La mort avait quelque chose d'apaisant. Il était heureux.

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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeMer 25 Nov - 21:19

Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Lyse

D'une volute de maquillage dans la cuvette.
Quoi qu'on dise, un mariage raté est quand même plus joyeux qu'un enterrement réussi.
---------------------------------------------[Yvan Audouard]

L'eau me sort par les narines et ma tête me brûle. J'ai mal, tellement mal à la poitrine. Je voudrais me relever, je voudrais cracher, pester, me battre. Je suis réduite à l'impuissance. Mes cheveux me meurtrissent le crâne, maintenus par une main de fer alors que je tends la gorge sous les rires gras des autres. Le mur carrelé de blanc me renvoie des visages déformés, hideux et remplis de haine. Sur chacun des traits de mes bourreaux se lit l'envie de tuer, de faire du mal. Le plaisir sadique de mettre à mal une personne plus faible qu'eux. Ils veulent me détruire moralement, me briser sans en être rendus coupables. On pousse sur ma nuque, je ploie sous la poigne de taureau de cet abruti de Tom. L'eau se rapproche dangereusement, teintée d'une volute de fumée noire, vestige de mon maquillage trônant aux côtés d'un... quelle bande de porcs. Non ! Ma tête s'enfonce dans l'eau avec dégoût. Je tressaute, me débats, hurle dans cette eau pestilentielle qui me rebute, me heurte, me fait perdre tout mon air. Mes poignets me meurtrissent, écorchés par les grosses pattes du copain de Pansy. Je hurle et bouge dans tous les sens, l'écho de leur rire assourdi par cette eau me parvient du lointain, je manque d'air. Je souffle paisiblement le peu d'oxygène qu'il me reste. Reste calme, Lyse, reste calme. Ils n'iront jamais jusqu'au bout, jamais ils ne te tueront. Et puis, veux-tu réellement mourir dans les toilettes, la tête enfoncée jusqu'au épaules dans de la...

"Merde, elle ne bouge plus!"

Je bloque mon souffle, la tête me tourne, je gis la tête dans les toilettes, affaissée sur les côtés. On me lâche lentement, je fais la morte. Ce n'est pas très courageux mais le roseau plie, le chêne casse. Je les entend détaler, et lorsque la porte des toilettes claque avec fracas, je me relève. Lentement, très lentement. Mes épaules se sont presque déboitées, enfin, presque... je récupère mes cheveux et me penche par dessus le grand lavabo de la salle. Sale. Puante. Je fais courir mes ongles vernis de noir sur mon visage. Je suis d'une pâleur telle que je n'en aurais jamais obtenue en m'aspergeant de farine. Tout ça me semble pourtant tellement irréel. Qu'est-ce qui a pu déchainer à ce point cette bande de gorilles droit sortis d'un film cliché sur les USA? Je n'ai pourtant rien fait, rien fait. Regarde-toi Lyse, regarde dans quel état tu te mets pour un peu d'eau. Je n'ai rien fait. Je n'ai rien fait, l'injustice est là, frappante. Je me penche dans le lavabo et fait couler l'eau, imbibe mes mains de savon et commence à frotter avec énergie. Merde. De l'eau grisâtre coule lentement jusque dans le tuyau d'évacuation, je renifle doucement et appuie mes ongles contre mon cuir chevelu. Que cette saleté parte! Elle va me rendre folle. Je quitte mon pull rayé et mon tshirt noir, qui viendra chercher une morte dans les toilettes après tout? Je ne risque rien. Je me penche sous le sèche-main et laisse cette chaleur artificielle me caresser doucement la nuque, un petit sourire aux lèvres. Je ne suis plus sale. Je me redresse dans un silence religieux, il n'y a que le bruit de mes bijoux qui s'entrechoquent pour oser troubler mon calme post-toilettique. La glace polie pendue au mur ne me renvoie pas mon image. Je m'approche, bouge pour vérifier qu'il s'agit là bien de moi. Moi? Deux longues trainées noirâtres sur mes joues m'indiquent que j'ai pleuré. Merde. J'ai pleuré. Mon teint blanc n'est plus. Ma peau grasse et tachetée de deux ou trois boutons apparaît sous un jour qui aurait pu être meilleur. Quand même. La lumière accroche à mon nez une lumière caractéristique de quelque chose à picots. Des points noirs, super. Je me gratte l'oreille et enfile de quoi cacher ce soutien-gorge. Heureusement pour moi, ces gros bœufs puants ont de quoi s'occuper. Ca aurait pu être pire. Oui mais, c'était un peu humiliant. Quand même.

Je cherche mon sac. Rho, et ces toilettes qui sont obscures! Bon sang, ils pourraient quand même avoir le luxe d'acheter des détecteurs de mouvements, pour le prix auquel j'ai payé mon inscription pour rentrer au lycée. Bienvenue aux States ma belle. Bienvenue dans le "meilleur lycée de tout Oklahoma". Bienvenue dans ton Enfer personnel, chouette. Je retrouve ma besace éventrée sans doute au cutter. Mon cours de maths git dans la cuvette, un énorme... mais c'est pas vrai, qu'est-ce qu'ils ont avec la merde ici? Tant pis pour mon cours, il restera là. Je ramasse ce qui reste de mes affaires et vérifie mon porte-feuille. Mon argent y est. Je jette un coup d'œil à ma carte d'identité et constate avec un rire nerveux qu'ils l'ont un peu modifiée. Bah, je pourrai toujours me convertir en femme à barbe. Ils ne m'atteignent de toute façon pas. De l'autre côté de l'Atlantique, les paumés souffrent bien plus qu'un petit coup de toilette hasardeux. Cesse de te lamenter sur ton sort Lyse. Ce n'est rien, tu vas survivre. Je pourrais disparaitre pendant quelques jours, histoire de leur flanquer la trousse. Et revenir, déguisée.

La plus belle peur de leur vie.

Mais je ne suis pas une gamine. Je soupire. C'est difficile de pouvoir vivre et d'avoir des remords. Se venger, voilà ce qui serait efficace. Ils mériteraient que je sois vraiment morte, après tout qu'importe, des gens meurent tous les jours, mais avoir l'image de ce cadavre glabre dans les toilettes les aurait empêché d'aller sur le trône pendant quelques années. Ou au moins quelques mois. Enfin, j'espère. Je jette un coup d'œil au plafond vétuste, vraiment, ils devraient refaire ces toilettes, elles sont tout bonnement infâmes. Beurk, en tout cas je ne viendrai plus ici. Si à chaque fois je dois tomber sur ces abrutis. Je sursaute. Un grésillement lointain me fait lever les yeux vers le plafond. Le néon vient de s'allumer. Mon Dieu montre-moi la voie. Où dois-je aller, que dois-je faire? Pourquoi suis-je? Qui suis-je? Fascinant tout ce que je peux trouver d'une petite visite aux toilettes. Misérable crétine. Il est temps d'aller en cours. Je trottine sans me presser jusqu'à la porte, pose mes doigts sur l'interrupteur, et le presse pour éteindre le néon.

Un coup sourd m'assomme un instant, je reste abrutie, le doigt sur ce bouton. Je tremble, j'ai froid, j'ai chaud, et puis. Je ne sens plus rien. Le monde bascule, le plafond me saute aux yeux. J'ai faim. J'essaye de froncer les sourcils. Je ne peux pas bouger un muscle. J'ai mal. Mal? Non, j'ai envie de hurler. Aucun son ne sort de ma bouche. Merde. Mes yeux roulent lentement vers l'arrière, je vois le monde s'effacer. Mes doigts pulsent sous le rythme anormalement rapide de mon sang. Mes doigts humides. Mes manches trempées. Merde. Ils doivent vraiment réparer ce système électrique. Les ténèbres.
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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeVen 4 Déc - 0:15


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La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à ne pas être soumis à celle d'autrui.
--------------------------------------------[Jean-Jacques Rousseau]


    Je n'aime pas ma vie. Chaque jour est semblable à celui d'avant, chaque matin m'impose un peu plus de contraintes que celui d'avant. Et aujourd'hui, oui aujourd'hui j'en ai assez. J'ai décidé de dire merde. Comment est-ce que cela est arrivé? C'est assez compliqué, mais ma vie n'est pas heureuse. Je n'aime pas. Je ressens, je déteste. Mais je n'aime rien. Ni personne d'ailleurs. Ma vie est noire, pourrie, et à seize ans tout juste atteints j'ai l'impression d'avoir fait le tour complet de toute la stupidité humaine. Et bien aujourd'hui, c'est fini. Connaissez-vous personnellement la prétention? Je la côtoie tous les jours. Elle se nomme Yvette. Une petite métisse aux cernes exagérément descendus sur ses joues, un nez de pie recouvert de points noirs, des cheveux artificiellement bouclés et secs. Secs comme son ton. Sec comme son cul. Pète-sec. Vous l'aurez compris, Yvette n'est pas belle. Yvette n'est pas intelligente. Yvette est un petit génie, l'une de ces personnes qu'on jalouse parce qu'elles réussissent tout ce qu'elles entreprennent. Je la jalouse sûrement aussi, je ne sais pas. Mais je sais que sa voix trainante racontant ses derniers achats me hérisse le poil. Je ne l'aime pas, ma "meilleure amie". Je la trouve laide, cette petite abeille. J'ai décidé d'être heureuse.

    Midi sonne.

    Je me dirige en compagnie de pète-sec au réfectoire. La nourriture est infect. Tellement mauvaise. Je regarde d'un œil morne tronche-de-pizza qui se vante de ses résultats scolaires. Mon cœur se serre, le sang bat à mes tempes. Mes jointures craquent. Je la fixe sans rien dire. Elle me demande mon avis. Ah, mon avis? Tu es sûre de vouloir mon avis Yvette? Je me redresse en silence. Elle me fixe d'un air soupçonneux. Ah, tu ne sais pas, tu ne sais plus? Tu ne sais pas ce que je veux faire, ce que je vais faire, n'est-ce pas?

    Du revers de la main, j'éjecte mon plateau de la table. Dieu que ça fait du bien! Je vibre l'adrénaline et la colère, je tremble d'envie, le regard rieur. Elle a peur, elle panique. Qu'est-ce que je fous. Oh bon Dieu, ça va y aller. En hurlant, je passe par dessus la table et m'accroche à sa choucroute. Oh OUI! Mes doigts cherchent à la griffer, je lui arrache des poignées de paille noire. Elle me repousse d'une claque, mes lunettes volent. Je grogne et reste immobile. On va jouer. Mon poing dans son nez, mon pied dans son ventre, mes poings qui s'enfoncent dans sa peau grasse. Aaaah bon sang, depuis le temps que j'attendais ça! Je glousse comme une oie en voyant son visage boursoufflé. Un gremlin aurait meilleure figure. Je me redresse et jappe une insulte en lui shootant dans la tête. Des bras forts viennent me retenir. Venez jouer avec moi. Plus on est de fous plus on rit. Je perds petit à petit conscience de la réalité, je ne suis plus que poings, que douleur, que joie. J'aime. J'adore. Oh oui! On finit par me mettre à terre. J'éclate de rire en crachant une dent ensanglantée. Tant pis pour celle-là, elle s'est bien battue. Mon coeur éclate, je me mets à pleurer. Suis-je triste? Oh non, loin de là. Je pleure de joie, un bonheur immense m'envahit. Je ne suis plus personne, je ne suis plus rien. Je suis celle qui éclate Yvette. Je suis Kate, la tueuse d'orgueil. Je crache un glaire teinté de sang sur la carcasse de pète-sec. Bon Dieu, que ça fait du bien. Peu importent maintenant les conséquences. J'ai fait ce qui me tenait à cœur depuis longtemps. Je suis puissante.


Ceci est ma participation pour un K.E.H (Konkour d'écriture hebdomadaire) sur le forum de Scribea. Le thème est "Le summum du bonheur". Avouez que les interprétations sont vraiment multiples. Enfin voilà, je ne sais pas ce que vous en pensez, c'est un peu court, mais c'est à la limite du KEH (max 800 mots, il en fait un peu plus de 600 ^^)
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Ventus Elwing
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeVen 4 Déc - 0:44

Si t'as vraiment fait ça je te respecte (mais je ne pense pas quand même ^^).

Sinon, c'est bien écrit et ça correspond tout à fait à certaines plusions que je ressens quotidiennement.

Je ne sais pas si ton avis véritable est exprimé dans ce texte, mais pour ma part, même si ma vie doit être encore moins excitente que la tienne, je ne ressens pas le besoin de me rappeller constamment qu'il s'agit d'une vie de merde sans réel interêt.
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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeVen 4 Déc - 11:55

Héhéhé, je n'ai pas fait ça non, mais l'envie n'en manquait pas. Je suis quelqu'un de violent et j'ai un peu triché pour le KEH j'avoue, l'histoire devait être fictive et ce n'est ni plus ni moins qu'un pur rêve que j'ai eu quand madame a placé un mot de travers ^^ Bah, la vie ça va ça vient hein, j'ai ptet une vie de merde mais elle me convient, et je tire toujours sur la corde pour l'améliorer, même si quelques fois c'est l'effet totalement inverse qui se produit o.o Enfin, pour l'écriture de ce petit truc, je me suis bien amusée j'avoue, et les deux personnes me connaissant personnellement (et donc mes "amies" et "amis" aussi) ont tout de suite fait la parallèle avec une certaine conversation qui s'est échauffée et qui aurait dégénéré comme ça, mais bon j'arrête de raconter ma vie 8D
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Doloxel Phyrexion
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeSam 5 Déc - 13:06

Considères-tu que ces pulsions doivent-être ressenties car quelques part elle procurent un sentiment de soulagement ou qu'on doit les refouler en nous-même ?
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Amaranth Sinister
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MessageSujet: Re: Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac]   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeSam 5 Déc - 13:41

"Vous répondrez en vous servant des éléments de votre cours, ainsi que de vos lectures et connaissances personnelles. Vous avez 4h."
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MessageSujet: aut   Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] Icon_minitimeJeu 8 Avr - 21:44

Je ne prétend pas avoir le moindre talent [idées en vrac] 27224_1407476954788_1468367398_1073314_1865251_n
La merveille de ce réseau social.

Ne prenez surtout pas le texte qui va suivre pour votre compte. Enfin, si, réfléchissez-y sérieusement. Mais ne vous sentez pas concernés directement par mes élucubrations.

La curiosité est un bien vilain défaut, sans doute le pire de tous. Que dire alors de la mienne, qui me pousse jusqu'à savoir des choses que jamais je n'aurais voulu entendre. Cet après-midi, emportée par un sursaut de curiosité, je suis allé jeter un coup d'oeil sur les profils de tous mes "amis" sur facebook. Merveilleux réseau social, bac à commérages en tous genre, et je suis restée littéralement soufflée. Soufflée du narcissisme débordant, de l'hypocrisie à peine voilée par des "je te raconterai" en public pour donner envie de hurler de façon ridicule. S'il n'existe pas de preuve de médisance ou bien de nom, alors personne n'est concerné n'est-ce pas? Que dire de ceux qui ne savent pas écrire, et qui "ne c plu koi fèr", à part peut-être aller chercher un Bescherelle? Je m'étonne de mon propre mépris, et de mon hypocrisie. Mépris, oui, pour ceux qui méprisent les autres, c'est étrange n'est-ce pas? Ceux qui considèrent que la Fac c'est une voie de garage, ou qu'être en littéraire c'est la fin du monde. Ceux qui se permettent de s'incruster dans les conversations publiques des autres et de faire un trait d'humour vain, ceux qui se plaignent à longueur de temps, ceux qui exposent ce qu'ils ont fait aujourd'hui. J'ai perdu 300 grammes en allant aux toilettes. Trop bien! J'ai mangé une pomme! Passionnant. Mais le pire je ne sais pas ce que c'est, ceux qui le lendemain d'une notification de 1h30 du matin ne viennent pas en cours car trop fatigués. Ceux qui n'ont pas le temps de t'envoyer un sms mais qui par contre peuvent aller commenter 30 photos d'une flaque de vomi. Ceux qui s'amusent à flooder des images et te pourrir ta boîte mail? Ceux qui ont besoin de facebook pour se rappeler de ton anniversaire. Ceux qui croient que la date, le nom et les données de ton facebook sont réelles. Ceux qui sans facebook ne vivent plus. Ceux qui même avec facebook ne vivent pas. Le monde est creux, et le social se résume en quelques mots. On ne dit plus à l'autre qu'on l'aime et qu'il nous manque. On lui dit lol jtm change pas t bel kom t'es tmtc. Le français dépérit. La génération change. L'Homme devient un vieux troll amorphe. Et idiot avec ça.
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