Escorte [Quête, première partie] [TERMINE]

Dorian n'en pouvait plus. Non, il n'était pas fatigué du voyage mais il était épuisé par son compagnon de voyage. Pourquoi, mais pourquoi fallait-il que se soit LUI qui devait s'occuper de cette peste ? Qu'avait-il fait de mal à ces vieillards de la Citadelle ? Après réflexion, Dorian les avait bien fait bavé durant toutes ces années et ils lui avaient rendus la pareille en lui envoyant Hermia Métraton. Elle qui n'était pour ainsi dire quasiment jamais sortie de la Citadelle d'Ivoire était en émerveillement devant le monde « réel. » Avant leur petit périple, l'Ange avait prévu de la mener visiter Linoa. Mais comme elle l'avait tellement, tellement gonflé – et encore, il était poli – il avait décidé de l'amener plus loin, à Zagorne et qui plus est de lui faire faire une mission d'escorte. Dorian s'était donc inscrit (il n'allait pas l'envoyer dans une mission suicide non plus) et elle aussi pour participer au voyage des barges des Nains.

Ainsi, ils étaient aux abords du lac Steros. L'après-midi touchait presque à sa fin et le soleil entamait sa descente derrière les montagnes. Etrangement, Hermia ne l'avait pas embêté aujourd'hui. Elle avait peut-être compris la leçon avant même qu'elle ait débuté, qui sait ? Mais il n'était pas question de reculer si près du départ. Plus tôt dans la journée, ils avaient passés la frontière qui séparait le territoire des Nains des autres royaumes. Comme prévu dans la lettre, il avait montré le sceau qui y était apposé et avaient pu entrer sans problème. Ils avaient longés en silence le Multani, observant les barges qui le montaient et le descendaient.

Enfin, ils virent le lac Steros. Une magnifique étendue d'eau d'un bleu intense. Les rides à la surface de l'eau troublaient le reflet des hautes cimes des montagnes. Dorian et Hermia traversèrent le fleuve en quelques battements d'ailes au lieu de prendre le pont. Ils se retrouvèrent du côté de Danne. A quelques kilomètres de là, des hautes colonnes de fumées s'élevaient de la ville. Ici, la population naine se pressait, bourdonnant comme dans une ruche. Tous au travail. De temps en temps, on croisait des Humains, des Léonins ou encore des Viashinos. Il croisèrent un Léonin panthère. Dorian lui rentra dedans alors qu'il regardait le lac. Il s'excusa et continua sa route, en compagnie de Miss Peste 2272. Un très bon cru cette année.

Dorian demanda à un bande de Nains Denrith Uros, de la tribu Kheras. Ces derniers lui dirent de longer le lac et qu'il trouverait cinq barges chargées de roche. L'Ange les remercia et suivirent les indications des Nains.

La région pullulait de vie. Tout le long de la rive du lac, il y avait des quais qui regorgeaient de barges et de bateaux de tailles différentes. Là se regroupaient les deux tiers de la population que Dorian voyait. Ensuite, mitoyenne aux quais, une grande route où circulaient les voyageurs, commerçants et les charrettes. De l'autre côté de la route s'étendaient des champs de légumes. L'Ange ne doutait pas que le lac et ses environs, enclavés entre les montagnes étaient victimes de nombreuses averses venant des montagnes. En tout cas, on ne manquerait pas d'eau ici. Autour du lac s'étendait la même prolifération commerciale que tout le long du Multani. Cette région dorée devait produire la majorité des végétaux que les habitants de Zagorne retrouvaient dans leurs assiettes.

Sentant la faim gronder dans son ventre, Dorian s'arrêta auprès d'un Nain cultivant son champ de maïs et lui demanda combien ils coutaient. Après avoir marchandé, la créature ailée lui acheta trois épis jaunes. Il en donna un à Hermia, s'en réserva un pour plus tard et un pour consommer de suite. Il croqua dans la céréale à pleines dents et savoura l'extrême saveur du végétal.

Hermia avait trouvé ce petit voyage palpitant. Ils avaient traversé une partie de Linoa et débarqué dans Zagorne, pour finir près d’un lac.

Quelques semaines plus tôt, elle avait tenté de s’enfuir juste une nuit de sa « prison », pour pouvoir tout simplement regarder les étoiles depuis un champs, mais s’était faite prendre. Le garde l’avait ramenée auprès de ses parents, plutôt déçus. Il devenait cependant évident que l’ange de seize ans avait besoin de liberté. Il se trouva que quelques érudits habitant la citadelles en furent informés, et bien heureux de prononcer la « peine ». Ce qui était censé être une punition pour elle se trouva être une bénédiction, et une punition pour un autre ; Dorian. Hermia avait vaguement entendu dire, lorsqu’on lui avait expliqué qu’elle allait partir, que ce jeune homme méritait lui aussi un exil de quelques temps, en sa compagnie semblait-il. Le pauvre. Hermia était très espiègle et fonceuse. Elle n’avait pas froid aux yeux, bien qu’elle connaisse peu de choses du monde (ou tout de moins les connaissait-elle par les livres). Il semblerait que l’ange taciturne qui l’accompagnait était plus posé, bien que pas forcément moins fonceur, et il était surtout beaucoup plus solitaire. Devoir s’occuper d’une plus jeune constamment curieuse de tout et à un humour débordant le dépassait. Dans tous les cas, il lui avait annoncé non sans contentement qu’ils allaient participer à une « mission », et il lui avait fait rapidement lire la lettre qu’il gardait toujours sur lui. Peut-être pensait-il désespérer la jeune ange qui allait se mettre à pleurer en le suppliant de regagner sa tour ? Il était loin du compte. Bien qu’elle ne montra pas grand signe de joie (ce qui aurait pu le faire changer d’avis), elle était en réalité très excitée à cette idée.

Un soir, ils arrivèrent près du lac qu’il lui présenta comme étant celui de Steros. Ils arrivaient enfin près du point de rencontre. Hermia pensa à son armure, qu’elle avait du porter dans son sac tout ce temps, la mettant parfois sur elle quand le paquet lui pesait trop.
Ils avaient pénétré en territoire Nain, une grande première pour elle. Elle en aurait presque oublié de parler et de l’embêter, aujourd’hui. Après avoir traversé le cours d’eau, ils aperçurent Danne grâce aux colonnes de fumées s’élevant dans les airs. Hermia sentait d’ici l’agitation qui régnait en ville. Celui faisait des jours qu’ils n’avaient pas vu de ville. Par ici, les anges ne devaient pas courir les rues. On voyait surtout des nains, et quelques autres espèce. Etrangement, pas d’elfes. D’ailleurs, alors qu’Hermia regardait distraitement son aîné, elle le vit (non sans stupeur) foncer dans quelqu’un. C’est un Léonin à pelage doré, qui avait eu le malheur de se trouver sur leur passage. Elle gloussa mais le regard sans pitié de Dorian lui fit serrer les lèvres. Quel rabat-joie celui-là. Ils s’éloignèrent et elle adressa un haussement d’épaule accompagné d’un sourire à l’étranger.
Ils arrivèrent sur une route près des quais, et après avoir demandé leur chemin, la longèrent en évitant toutes sortes de marchands, enfants, bateaux et piles de caisses. C’était étonnant. Hermia ne se souvenait pas avoir déjà vu tant de gens travailler d’arrache pied en même temps. L’organisation était parfaite, et même si de loin cela semblait être un fouillis compliqué, les commerçants savaient exactement comment s’y prendre.
Toute cette eau autour d’eau la rassura ; il n’était pas toujours facile d’en trouver dans les terres. Mais elle finit par avoir beaucoup plus faim que soif, son corps peu endurant supportant en général mal les marches interminables de Dorian. Elle était sûre de s’être fait les muscles, en tous cas.
Ils s’éloignèrent un peu de la route principale pour aller demander, ou plutôt payer relativement cher (vu la tête de Dorian) des épis de maïs. Alors que l’autre ange mordait dedans à pleine dents, elle mastiqua sans se presser, se demandant quelle était la suite des évènements. Ils allait faire nuit, dans peu de temps... la température baissait d'une façon vertigineuse, en cette saison. Elle eut vite froid.

L'embarcadère de la tribu Kehras était plus imposant que ce que le pensait Dorian. Il s'agissait de plusieurs bâtiments composés d'un grand entrepôt et de bâtisses plus petites. L'embarcadère, trop gros pour s'étaler seulement sur le quai, passait au-dessus du chemin que prenaient les voyageurs et commerçants. En effet, un passage haut de cinq mètres permettait les allers et venues de chacun. Dorian ouvrit un porte où était écrit "Commanderie" et s'y engouffra, suivi de Hermia. La pièce était de taille moyenne et des Nains passaient ça et là par les trois portes que comportait la salle. L'Ange demanda à l'un d'eux Denrith Uros, en s'appuyant de la missive qu'il avait reçu. Le Nain rigola en voyant la frêle stature des deux futurs gardiens. Finalement, il leur indiqua de passer par la porte de droite et ils tomberaient sur les rives réservées à la tribu Kehras.
Suivant les conseils du petit homme, Dorian sortit et en effet se retrouva à l'extérieur. Là, cinq grandes barges d'environ une quinzaine de mètres de longueurs étaient amarées aux quais. Des Nains (encore) s'affairaient et les remplissaient de cargaisons de pierre noire. L'Ange sentait que celles-ci se chargeaient d'énergie magique. Cela était un plus si l'on attaquait le convoi durant le trajet. Ils pourraient puiser leur énergie là-dedans. Il pivota sur ses pieds et se plaça face à Hermia :

"Tu ne bouges pas, tu ne parles à personne et tu fais ce que je te dis de faire. Compris ? Je ne veux pas te ramener à la Citadelle en pièces détachées." Dit-il sur un ton réprobateur.

Puis il tourna sur ses talons et regarda autour de lui, à la recherche de leur commanditaire. Il demanda à un Nain cet homme mais celui-ci leur dit d'aller dans les quartiers de la commanderie. Dorian opina et prit le chemin indiqué par ce Nain. Vu son humeur, il n'avait pas envie de s'amuser à faire les va-et-vient entre les différents bâtiments. Si Uros n'était pas là où on venait de lui indiquer et bien... il resterait dans la commanderie tant que Uros ne croiserait pas son chemin. Avancer dans des bâtiments nains était une tâche difficile, surtout pour un Ange et ses grandes ailes. Ils devaient se baisser à chaque porte et rester légèrement penchés en avant lorsqu'ils étaient dans une salle.
Les quartiers de la commanderie étaient plus luxueux et surtout plus propres que le reste de l'embarcadère. Ici les meubles - quoi que sculptés de manière assez brute - étaient agréables à voir, les ouvertures vers l'extérieur étaient grandes et permettaient à la lumière de rentrer facilement. Dorian se pencha par la fenêtre et remarqua qu'ils étaient au-dessus du chemin. La grande salle dans laquelle ils se trouvaient tout deux maintenant n'attendait plus que les autres membres de l'escorte.

[HRP : alors je réécrirai mon premier post quand j'aurais le temps, car là ça veut dire que tout mon post est incohérent avec l'histoire en fait... Je réponds à ça pour pas ralentir les autres en priorité.]

Toujours adossé à un mur, Féles finit par décider de se bouger un peu. Malgré sa fourrure, rester immobile par se froid mordant lui était bien inconfortable. C'était comme si il sentait ses poils se dresser tous seuls sur sa peau, et il n'était pas tout à fait habitué à avoir autant de poils sur lui voulant garder sa malédiction pour lui. En se redressant, comme il était resté bien longtemps dans une posture inconfortable il sentit ses muscles se contracter avec un précision et une gène assez surprenante, lui qui faisait partie d'une des races les plus fortes de ce monde. De nouveaux doutes l'assaillirent quand à sa véritable place dans le monde si même sa force le quittait, mais il préféra les chasser en regardant ce qui l'entourait.

Il regarda le lac, ce qui ressemblait le plus au ciel d'après lui. L'eau changeait tout le temps de position, bien que beaucoup plus vite que les nuages dans le ciel. Dans la nuit, les reflets changeant des lumières de la ville semblait hypnotiser Féles, comme si il voyait un autre lieux où vivre. Il se rapprocha de l'eau et essaya d'y distinguer son reflet, en vain : l'eau était sombre dans la nuit, et il était une tache noir dans la nuit, comme si même dans ce nouveau monde, il n'était rien. Il vit un instant luire un peu le blanc dans ses yeux, et après ça, il se détourna du port.

Il se rapprocha des bâtiments où il semblait y avoir le plus d'agitation pour voir un maximum de monde et inconsciemment faire partit de cette foule. Il attendait avec impatience le début de sa mission, mission qui le rendrait actif, utile, lui donnant un but. Il ressorti la lettre et relut certains passages.

*« Si vous montrez le sceau de mon clan apposé sur cette lettre, les miens vous laisseront passer gratuitement aux postes frontières. »... Un nain. Il saura peut-être où je dois me rendre*

Féles s'approcha du premier nain venu et lui demanda sans même un bonjour ce où il devait se rendre. Après plusieurs essais dues à son manque flagrant de politesse, on finit par lui indiquer un bâtiment sans même lui en donner le nom. Il y rentra et vit l'ange qui lui avait fait des excuses, et le vit accompagné d'une autre personne de son espèce. Il ne l'avait peut-être pas remarqué la première fois, ou alors l'avait elle rejoins après, ça avait peu d'importance. Le félin avança dans la pièce et regarda autour de lui si quelque chose était là pour accueillir les participants à la quête. Quoi que ce n'était pas très utile : il était là où il devait être, et c'était la seule chose importante.

Denrith Uros était un Nain relativement grand pour sa race vu qu'il mesurait 1m 40. Il marchait d'un pas rapide vers les quartiers de la commanderie où on lui avait dit que son "escorte" l'attendait. Les ouvriers qui lui avaient dit cela l'avaient fait non sans un rire. Uros s'imaginait déjà se retrouver face à quelques freluquets... Il arrangea sa barbe et sa tignasse rousse et entra dans la grande salle.
Là, se tenaient deux Anges (un adulte et une toute jeune adolescente), un jeune Neï et un Léonin. En voilà une équipe originale. Voyant que les êtres ailés ne portaient pas d'arme, il supputa qu'ils étaient mages. Voyant la stature du Léonin, il l'imagina sans mal en guerrier. Et le Neï forcément en tant qu'interdicteur. Le Nain s'éclaircit la voix et prit la parole :

"Bonjour à vous tous et merci de vous être présenté pour cette mission. Je suis Denrith Uros et je tiens à préciser avant toute chose qu'ici et durant toute la traversée, je suis le seul maître à bord et vous m'écouterez au doigt et à l'oeil. Je n'aime pas qu'il y ait du désordre sur mes barges. Avant de commencer des explications, j'aimerai voir vos lettres, histoire de ne pas avoir à faire à des imposteurs."

Tout le monde lui montra la lettre qu'il leur avait envoyé. Une fois sûr d'être face aux bons missionnaires, il reprit :

"Bien. Voilà comment se passera notre périple. Etant donné que le transport que vous allez escorter est particulièrement important, je serai moi-même présent sur les barges afin d'en assurer l'organisation. Il y a cinq barges chargées de pierres de magie. Je laisse à vos soins la répartition des barges. Comme souvent - et encore plus aujourd'hui - de nombreux pillards et voleurs tentent d'attaquer nos barges et c'est là que vous interviendrez. Votre mission est on ne peut plus simple, il vous faut arrêter - ou tuer - ces sagoins. Je vous autorise à faire ce qu'il vous semblera nécessaire pour stopper leur avancée."

Denrith leur expliqua la durée du voyage et leur destination finale. Il leur annonca aussi qu'ils passeraient plusieurs barrages de l'Empire lorsqu'ils entreraient dans leurs terres. Ensuite, il leur pria de le suivre. Ils descendirent aux entrepôts et leur montra les immenses barges et les marchandises. Finalement, le Nain laissa à tout cet équipage une heure pour organiser le départ, après quoi le convoi quittera le port.

Denrith Uros était un Nain plutôt grand pour sa race. En plus, il était roux. Non pas que c'était une tare, loin de là, mais roux... Dorian préférait les cheveux blancs. Ca, c'était la classe. Enfin, au lieu de digresser, Websther retourna son attention sur ce que disait le Nain :

"Bonjour à vous tous et merci de vous être présenté pour cette mission. Je suis Denrith Uros et je tiens à préciser avant toute chose qu'ici et durant toute la traversée, je suis le seul maître à bord et vous m'écouterez au doigt et à l'oeil. Je n'aime pas qu'il y ait du désordre sur mes barges. Avant de commencer des explications, j'aimerai voir vos lettres, histoire de ne pas avoir à faire à des imposteurs."

Dorian sortit la lettre de sa poche et la montra à Uros. Il regarda Hermia qui en fit de même. Une fois que toutes les lettres furent vérifiées, le Nain reprit :

"Bien. Voilà comment se passera notre périple. Etant donné que le transport que vous allez escorter est particulièrement important, je serai moi-même présent sur les barges afin d'en assurer l'organisation. Il y a cinq barges chargées de pierres de magie. Je laisse à vos soins la répartition des barges. Comme souvent - et encore plus aujourd'hui - de nombreux pillards et voleurs tentent d'attaquer nos barges et c'est là que vous interviendrez. Votre mission est on ne peut plus simple, il vous faut arrêter - ou tuer - ces sagoins. Je vous autorise à faire ce qu'il vous semblera nécessaire pour stopper leur avancée."

L'emportement de Denrith Uros était plutôt cocasse mais les Nains étaient réputés pour leur tempérement de feu. Lorsqu'il sortit de la pièce, Dorian passa en premier, suivit de près par Miss Peste. Le commandant leur fit visiter les entrepôts tout en expliquant rapidement l'historique de la tribu et les balbutiements de l'entreprise d'extraction et de transport des pierres de magie. Lorsque Dorian se retrouva à côté des pierres, il sentit à nouveau la forte quantité d'énergie enmagasinée. Il se dit à nouveau que cela serait fort utile en combat. Lorsqu'Uros les laissa s'organiser, l'Ange pivota sur ses pieds, se frictionna le nez et regarda la petite troupe avec qui il devrait cohabiter.

"Bon. Est-ce que quelqu'un a une stratégie ?"

Dorian avait sa propre petite idée mais il préféra avant de la confronter à celle des autres les écouter, histoire de savoir ce qu'ils valaient.

Hermia attendit quelques minutes, regardant tour à tour les autres missionnaires arriver. Le Léonin dégageait une impression de force particulière, et son poil épais devait encore plus renforcer cette impression. Elle n'aurait pas aimé se battre contre lui. En tout cas, le cuir de sa peau devait être vraiment dur à régénérer. L'autre, une créature étrange qu'elle supposa être un Neï paraissait bien faible. Au tant qu'elle, en fait. Elle se demanda quelle genre de magie il pouvait bien exercer, et encore une fois elle n'aurait pas aimé se retrouver dans un combat face à lui pour le découvrir.

Enfin, un nain entra d'un pas pressé. Il tripota sa barbe épaisse et orange et les regarda tous par en-dessous. Hermia ne sut que conclure de la mine renfrognée qu'avait le nain, car dan un sens tous les nains étaient renfrognés, mais elle se douta bien qu'il devait penser la même chose que l'autre, un peu avant. La première chose qu'elle repéra dans son discours fut cette phrase;

- (...) Je suis le seul maître à bord et vous m'écouterez au doigt et à l’œil (...)

Elle lança un sourire narquois à Dorian, qui n'avait plus aucun pouvoir sur elle durant la durée de la mission. Bon débarras.
Les autres sortirent leurs lettres et elle présenta la sienne en dernier. La feuille étaient un peu usée... Elle l'avait presque sortie chaque jour, l'apprenant par cœur, tellement elle était heureuse de faire partie du voyage.

- Bien. Voilà comment se passera notre périple. Etant donné que le transport que vous allez escorter est particulièrement important, je serai moi-même présent sur les barges afin d'en assurer l'organisation. Il y a cinq barges chargées de pierres de magie. Je laisse à vos soins la répartition des barges. Comme souvent - et encore plus aujourd'hui - de nombreux pillards et voleurs tentent d'attaquer nos barges et c'est là que vous interviendrez. Votre mission est on ne peut plus simple, il vous faut arrêter - ou tuer - ces sagouins. Je vous autorise à faire ce qu'il vous semblera nécessaire pour stopper leur avancée.

Hermia tiqua au mot "tuer", mais après tout elle s'en doutait. Le nain semblait bien remonté. Elle l'imagina sans mal achever un pillard trop résistant à grands coups de hache, ne s'arrêtant qu'une fois le voleur assez durement... châtié. L'image la fit glousser intérieurement et elle se retint à grand peine d'extérioriser.

Ils allèrent ensuite tous auprès des barges qu'elle avait vu plus tôt. La soirée était bien avancée, il faisait toujours aussi froid. Voire plus. Elle jeta un coup d’œil au Léonin immunisé par ses longs poils. Elle se renfrogna. Il était vital de garder sa cape sur elle, mais elle entraverait ses mouvements. Ils eurent tous droit à une visite guidée, qu'Hermia trouva plutôt intéressante, mais le climat était électrique. Tous n'avaient pas besoin de dire ce qu'ils attendaient, il s'agissait de la même chose.

A la fin, Websther s'empressa de tourner sur ses talons (manie qu'elle détestait chez lui) et de leur demander leur plan d'attaque. A sa tête, il était évident qu'il avait un plan et qu'il le trouvait excellent. Hermia prit la parole calmement, devant le silence général. Elle imagina mal que quiconque puisse être impressionné par ce petit idiot égocentrique.

- On a plusieurs choix. Nous ne sommes que quatre, pour cinq barges. On pourrait donc se poster sur chacune d'elle, avec le nain sur la dernière, mais cela diviserait nos forces plus qu'autre chose en vérité. Je crois que le mieux serait par exemple de poster le plus impressionnant d'entre nous sur la barge la moins remplie, bien en vue, avec quelqu'un d'autre. Si les pillards ne bénéficient pas d'une intelligence particulièrement développée, ils penseront que c'est sur cette barge que se trouvera le gros des provisions, et essayeront de trouver un moyen de l'attaquer avec un plus gros effectif. Moins de pierres seront plus facile à défendre. A moins qu'ils n'aient pas d'ambition et préfèrent fondre sur une des autres... Qui se trouverait être la plus remplie. Je n'ai aucune idée de l'intelligence de ces voleurs, ni de leur classe... S'ils sont magiciens, ils détecteront tout de suite où se trouve le magot. Sinon il serait possible de les attirer à nous à tous les coups en postant le moins de personnes possible sur la barge la plus chargée, et de cacher trois d'entre nous à cet endroit...

Elle avait plein d'idée en fait, mais elle ne finit pas son raisonnement. Elle fit la moue en regardant par terre. Quelle piètre esprit d'organisation elle avait. Son idée aurait pu marcher si seulement ils avaient été plus de cinq. Mais là, c'était trop dangereux. C'était s'en remettre au hasard que d'espérer que les voyous aient les yeux plus gros que le ventre, ou de prier pour qu'ils n'attaquent pas une barge abandonnée...

"Les pillards ne bénéficient pas d'une intelligence particulièrement développée." Dorian roula des yeux. Les pillards ne sont pas autistes quand même ! L'Ange se demanda s'il y avait moyen de museler Hermia... L'idée était intéressante.
Le Neï fit preuve d'une ingéniosité autre et, à l'aide de dessins, il expliqua sa stratégie. Finalement, ce fut Féles, le léonin qui prit la parole pour expliquer ses propos :

"C'est compris, je me charge de prendre le premier navire. Mais quitte à aller en première ligne, il est bien évident que j'aurais le navire le moins chargé, pour deux raisons évidentes : si nous sommes en ligne, nous allons certainement nous faire attaquer par l'avant car ce sera du un contre tous les assaillants possibles. Du coup, le navire le moins chargé sera aussi le plus manœuvrable et donc j'aurais moins de chance d'être réduit en charpie. Cependant, je propose que seul le vaisseau de tête soit seul sur sa ligne, je m'explique : dans cette formation, l'avant sera difficilement défendable, mais les deux suivants lui apporteront vite du renfort. Les cotés seront toujours deux pour répondre à une attaque et de même pour l'arrière. Le nain devrait se mettre en deuxième rangée pour être au contact des quatre autres navire. Un magicien ou un pratiquant de la magie devrait se mettre aussi sur cette deuxième ligne pour aider de tous les cotés. L'autre mage se mettrait derrière Denrith Uros pour protéger le chef de mission et l'arrière et le dernier se mettrait à la place restante, ce qui concorde à peu près avec les plans de notre ami ne disant mot..."

S'aidant de schémas pour illustrer sa stratégie, le léonin leur proposa une stratégie on ne peut plus intéressante. Stratégie qui se rapprochait de celle de Dorian. Ce dernier prit la parole après s'être présenté :

"Je suis du même avis que Féles. Mais lorsque tu dis que le navire avant devra être moins chargé pour être plus manoeuvrable, je ne suis pas d'accord car les barges sont tellement grandes qu'il est impossible de les diriger à volonté. De plus, il faudra que tu te mettes sur le point culminant, à savoir le toit de la cabine, ce qui t'élèves à une hauteur d'environ deux mètres. Ensuite, Hermia, qui est une jeune guérisseuse, se mettra aux côtés de Denrith Uros, déjà pour le protéger et d'autre part pour le soigner s'il est blessé. Sa position centrale sera un avantage car elle pourra venir en aide et soigner chacun de nous sans pour autant traverser le convoi d'un bout à l'autre. Notre ami Neï peut se mettre soit en deuxième ligne, soit à l'arrière. Idem pour moi."

Il regarda rapidement chacun des participants, hormis Miss Peste, et continua :

"Enfin... Ce n'est qu'une proposition, on peut toujours inverser les places."

[HJ : Si possible, merci de respecter l'ordre de passage qui est affiché ici, à la fin du premier post.]

[HJ 2 : Hermia, lors de ton Rp, ça se passait vers 18h. Maintenant, c'est la nuit, disons 22h.]


Maintenant, les choses sérieuses commencaient. Par expérience (et même par logique), Dorian savait que les brigands attaquaient la nuit afin de ne pas se faire voir et ainsi profiter de l'effet de surprise. L'Ange s'était mis en place, comme depuis déjà une heure. Ses yeux s'étaient habitués lentement à l'obscurité, au rythme du déclin du soleil. Websther ouvrait grand les yeux, faisant sa ronde répétitive autour de sa barge, vérifiant qu'il n'y ait rien de problématique, pas d'intrus.
Hermia était rentrée de sa tournée aérienne il y avait environ un quart d'heure et ils s'étaient mis d'accord pour se remplacer assez fréquement pour faire des rondes de quelques minutes pour voir arriver de loin les voleurs. Dorian prit appuis sur ses pieds, poussa et s'envola en un brassement d'air.

Dans la nuit, le paysage était singulierement différent. La lune se reflétait sur le Multani et illuminait les barges d'un doux et léger halo blanchâtre. Dorian regarda le ciel et vit à son grand regret que des nuages se formaient ça et là. Il ne fallait pas qu'ils cachent la Lune sinon le peu de lumière qu'ils avaient allait disparaître pour de bon et donner l'avantage aux brigands. Quoi que... ceux-ci seraient également en position de désavantage...
Les autres missionnaires avec qui il devait travailler étaient à leur place ce qui était une bonne chose. S'ils commençaient à se déplacer, la stratégie qu'ils avaient établie tombait à l'eau.
Dorian redescendit et se posa sur sa barge. Il regardait toujours autour de lui. Après tout, c'était son boulot.

Puis soudain, il entendit un bruit aquatique. Comme si quelque chose était tombé dans le fleuve. Ca pouvait très bien etre les Nains comme un ennemi. Il vallait mieux vérifier. Mais le son ne venait pas de sa barque. Il ne pouvait pas se permettre de bouger.

"C'est quoi ce bruit ?!"


[HJ 3: A PNJ de répondre !]