Si j'étais un objet, je serais de ces objets qu'on
oublie mais dont on se sert tous les jours et qui sont indispensables,
une brosse, à dents, à cheveux, à chiotte, si si, une ventouse (utile
quand la brosse ne suffit plus), ou bien ce bouquin qui cale si bien la
table bancale du salon, cette plaquette de médicaments qui traine sous
le lit mais qui m'est vitale, cette paire de ciseaux qui git sur le
bureau, ou bien ce petit échantillon de parfum au fin fond de mon sac.
Si j'étais une saison, je seraisl'hiver, mais le véritable hiver de ma campagne profonde, celui qui
amène la neige à gros flocons, cette neige que j'admire à 6h du matin
en me disant qu'aujourd'hui je n'aurai pas à me déplacer jusqu'au
lycée. Cette neige qui fond tellement lentement qu'on mange les
réserves et les conserves, et qui fait du verglas ensuite, me
dispensant de cours pendant une semaine <3 La neige, c'est très
beau, je suis née un jour de plein hiver (un deux décembre, date
anniversaire d'un coup d'état, oh!) et mon père a tenu à mettre des
pierres sur ses ruches pour que la tempête de neige ne les emporte pas
avant d'emmener ma mère à la maternité, alors quoi de mieux que l'hiver
me correspond?
Si j'étais un plat, je seraisun de ces plats lyonnais dont je raffole et je m'empiffre quand je
peux. Que ce soit cette salade lyonnaise que seuls les petits bouchons
du quartier saint jean savent faire ou bien le saucisson à la sauce au
vin, les pâtisseries lyonnaises, les coussins ou les quenelles, je ne
sais pas quoi choisir parmi tous ces plats qui viennent de chez moi.
Si j'étais un animal, je seraisun chien, mon chien. Parce qu'elle est sale, qu'elle a toujours faim et
qu'elle cherche toujours en douce à monter sur le canapé, elle s'en
donne à cœur joie pour courir après le chat et pousse des soupirs plus
qu'humains quand on allume la lumière de la cuisine. Elle pète, elle
pue, elle n'aime pas prendre des bains et fait la gueule dès qu'elle a
un pet qui passe de coin, moi avec des poils =3
Si j'étais une chanson, je seraisI Rule, de Tarot, exactement ce flot de haine que je refoule et roule
en boule au creux de mon ventre alors que je brûle d'envie d'enfoncer
mon poing dans la tronche fardée maquillée de certaines petites
précieuses (ridicules, cela va de soi).
Si j'étais une couleur, je seraisle noir. Le noir n'est pas synonyme de mort ou de destruction, ça peut
être dans certains pays la couleur de la joie, de la force bénéfique,
mais le noir c'est aussi une couleur passe partout, la mode est noire,
le chic est noir, le noir affine, le noir va à tout le monde, le noir
ne se tache pas, le noir, c'est moi.
Si j'étais un roman, je seraisDorian Gray's Picture de Oscar Wilde, une oeuvre magnifiquement
misogyne qui réussit à faire perdre la confiance qu'on a en ses idéaux
en quelques pages et remet en question notre conception de tout, du
théâtre, de l'amour, des femmes, de nous.
Si j'étais une légende, je seraisOrphée dans le mythe d'Orphée et Eurydice, qui brûlant de curiosité et
d'amour a gâché ce qu'il avait de plus précieux en se retournant,
sachant parfaitement ce qu'il arriverait s'il le faisait.
Si j'étais un personnage de fiction, je seraisMina Murray Harker, candide et innocente jeune fille qui découvre la
vie de force, le feu de la passion et de l'amour, et qui finalement
viendra à le perdre. Madame Bovary, qui, désabusée et désillusionnée
vient à se donner la mort, percevant le monde tel qu'il est. Madame de
Beauséant dans le
Père Goriot de Balzac qui a appris par la
force du sort et de la fréquentation de la société parisienne comme le
monde est vide, sournois et superficiel.
Si j'étais un film, je serais Bram Stocker's Dracula de Coppola, indémodable.
Si j'étais un dessin animé, je seraisun nouveau dessin animé uniquement articulé autours d'une chanson, de
la musique, les paroles sont superflues là où la musique passe, et
aujourd'hui rien ne vaut vraiment la peine d'être vu.
Si j'étais une arme, je serais un pistolet Queen Ann, vieux, mais toujours élégant, simple, efficace, et sans fanfreluche ou superflus.
Si j'étais un endroit, je seraisen dessous de mon lit, plein de saloperies diverses et variées, une
culotte sale de quatre jours, tiens! Le livre que j'avais emprunté,
perdu et racheté, ma convocation pour le bac, et oh! Ma vieille carte
d'identité, que fait mon collant ici? Ah, mais voilà où était passée
mon autre chaussure! Je suis sortie avec la dernière fois et je l'ai
jetée là...
Si j'étais une devise, je serais "Si on te frappe, mord la main qui le fait."
Si j’étais un oiseau, je serais une oie, bruyante, inutile, et méchante en prime! Pas le genre d'animal qu'il faut approcher si vous voulez mon avis.
Si j'étais un air, je serais ce fameux air qui revient dans le
Château Ambulant simple,
entraînant, comme une valse, et associé à tout un tas d'histoires et de
souvenirs magnifiques, pas trop difficile à jouer et toujours agréable
à entendre >
ici<
Si j'étais un élément, je seraisle feu, attention à vous mettez les doigts! Calme tant qu'on ne touche
à rien, mais quand on déclenche sa colère alors rien ne l'arrête... à
part peut-être une bonne douche froide, glacée même!
Si j'étais un végétal, je seraisun légume, à 6h30 du matin, c'est état végétatif à tous les étages, si
vous réussissez à obtenir un "groumpf" alors vous êtes sur la bonne
voie.
Si j'étais un fruit, je serais un
abricot, pourquoi? Parce qu'il est orange, et que personne n'aime le
orange, mais qu'il est tellement bon qu'on en tuerait pour en remanger.
(Attention, chevilles qui enflent en approche)
Si j'étais un bruit, je serais "un bruit qui court" une porte ou un parquet qui grince, parce que c'est très drôle de jouer
à mission impossible en pyjama pour aller faire pipi dans un
appartement de 20 m² à Paris, passer la porte qui grince, ensuite
ramper dans la chambre, sauter la latte qui claque et ne pas oublier de
NE PAS tirer la chasse d'eau en partant, ouf!
Si j'étais un climat, je serais un climat tropical, chaud, humide, idéal pour le développement des bactéries et autres vermines.
Si j'étais un loisir, ce seraitembêter le monde de toutes les façons que ce soit, tout en paraissant
compatissante, taquiner, toujours tirer un peu plus sur la corde avec
le plus grand sourire qui soit, annoncer un "T'es conne" avec un air
d'ange permet de dire ce qu'on pense sans être prise au sérieux, je
vous assure!
Si j'étais une planète, je serais Jupiter, grosse, nébuleuse, dangereuse, attention, poids lourd à l'horizon /o/
Si j'étais un vêtement, je seraisces minijupes à volant qui rendent toute une chacune moins grosse
qu'elle ne l'est, à condition d'être dans un tissus léger bien sûr =D
Si j'étais une pièce, je seraisla salle de bain, où je passe plus de temps à me réveiller qu'à me
laver, maquiller, coiffer et habiller, tout ça dans le désordre ou dans
l'ordre, selon le degré de comatage intensif.
Si j'étais un véhicule, ce serait un
bus, économique, écologique, et avec plein de monde dedans! Des
politesses et des engueulades, un microcosme de la ville dans laquelle
il circule.